"Dans
cette rubrique, je vous invite à revivre des instants où passion et désir
s'exprimaient avec une simplicité désarmante. Chaque récit est une fenêtre sur
des moments marquants, figés par la magie du Polaroïd ou simplement gravés dans
nos mémoires. Plongez dans ces souvenirs empreints de liberté et de
complicité."
Le Polaroïd qui s’en souvient ?
Qui n’a pas été sage avec cet appareil Photo
Bien sûr et oui c’était
" Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas Connaître "
C’était
dans les dernières années de la décennie 1970-80. On était jeunes, insouciants, étudiants et du coup peu fortuné. En 1979, pour Noël, mes parents nous avaient offert un
Polaroïd. Ce cadeau, banal en apparence, allait devenir l’accessoire
indispensable de nos jeux érotiques. Chaque début de mois, à peine nos comptes
regonflés, nous achetions une cartouche de dix épreuves. Cet achat était une
petite folie — ces recharges coûtaient un bras ! — mais il nous était
impossible de résister à l’excitation qu’elles promettaient.
La magie
du Polaroïd tenait à son instantanéité et à son absolue confidentialité. Il
était le complice parfait de nos envies et de nos fantasmes. Chaque cliché
était une aventure en soi. Avant, il éveillait nos désirs ; pendant, il les
sublimait ; après, il les ranimait. On guettait avec fébrilité l’apparition de
l’image, ce petit miracle qui émergeait lentement de sa fente étroite, encore
tiède et un peu collant. Le cadre blanc de carton était un écrin à nos
souvenirs les plus précieux. Souvent, les clichés étaient imparfaits — le flash
brûlait les détails, les couleurs étaient crues — mais cette spontanité faisait
tout leur charme.
L’absence
d’intermédiaire, de photographe ou de technicien de laboratoire, nous libérait
de toute retenue. Nous nous autorisions des poses audacieuses, des jeux
coquins, une pornographie maison où tous les tabous étaient renversés. Ces
photos devinrent un miroir de notre passion : elles nous inspiraient, nous
stimulaient, nous renforçaient. À force de clichés, nous avions constitué un
album secret, un trésor que nous feuilletions ensemble, évoquant ces moments
avec un sourire complice. Nous nous trouvions beaux, intrépides, et libres. Ces
images étaient une preuve tangible de notre amour, de notre désir et de notre
créativité.
Je revois
encore ce jour où, sur une impulsion, j’avais pris une pince à linge. Avec un
sourire mutin, je l’avais attachée à son téton, puis à ses lèvres intimes. Elle
avait ri, mi- embarrassée, mi- curieuse, mais sourire très excitée, mouillée, tandis que je capturais ces instants sur
pellicule. Ce fut un éveil à des plaisirs nouveaux, une exploration qui
déclencha en nous une alchimie unique. Ces clichés, conservés précieusement,
étaient plus que des photos : ils étaient le témoignage de notre audace, de
notre complicité.
Le
Polaroïd, c’était 6241 millimètres carrés de liberté sexuelle. Une époque où
chaque instant était un cadeau, où chaque image était une révélation.
Ex photos amateurs d'époques de la toile