On n'est jamais vraiment Libre.
Enchaîné par ses Sentiments, ses Passions,
Ses Pulsions Ses Besoins, Ses envies.
Les devoirs qu'on s'impose,
Les prisons dont on perd la clef.
Les
souvenirs et les rêves.
Tout ce
qui fait qu'on est vivant.
Karine
Giebel
Cette
citation de Karine Giebel résonne profondément avec la philosophie BDSM, où la
liberté et l’entrave ne sont pas nécessairement opposées, mais souvent
complémentaires. Décryptons-la sous cet angle.
"On
n'est jamais vraiment libre."
Dans une
relation BDSM, la liberté absolue est une illusion. Le Dominant comme le soumis
sont liés par des règles, des contrats implicites ou explicites, des désirs et
des limites. La soumission, souvent perçue comme une privation de liberté, est
en réalité un choix consenti, une liberté réorientée vers l'abandon et
l'acceptation du pouvoir de l'autre.
"Enchaîné par ses sentiments, ses passions,
ses pulsions. Ses besoins, ses envies."
Le BDSM
repose sur une tension entre contrainte et désir. L'acceptation de ces chaînes
intérieures — pulsions irrépressibles, fantasmes qui brûlent sous la peau —
peut être une source de plaisir et d’épanouissement. L’attache physique
(cordes, menottes, cages) n'est souvent que le reflet d'un asservissement plus
profond aux désirs qui nous façonnent.
"Les
devoirs qu'on s'impose, les prisons dont on perd la clef."
Ici, on
retrouve la notion du cadre rigide que certains recherchent dans la soumission
ou dans le rôle de Dominant. Se donner des devoirs, suivre un protocole strict,
obéir à des règles établies : autant de prisons volontaires qui procurent un
sens, un équilibre. La perte de la clef symbolise cet abandon total où
l’individu accepte de ne plus être maître de son propre destin, au moins
temporairement.
"Les
souvenirs et les rêves."
Un
rapport BDSM intense laisse des empreintes profondes dans la mémoire et l’âme.
La marque d’une main sur la peau s’efface, mais pas la trace qu’elle laisse
dans l’esprit. De même, les rêves BDSM nourrissent l’imaginaire, poussent à
explorer toujours plus loin les limites du corps et de l’esprit.
"Tout
ce qui fait qu'on est vivant."
Le BDSM
est une quête d'intensité. Souffrance, plaisir, domination, soumission : ces
expériences extrêmes rappellent à chacun qu’il est profondément vivant.
Accepter ses chaînes, qu'elles soient mentales ou physiques, c’est parfois le
chemin le plus sincère vers la liberté intérieure.
En résumé, cette citation, lue à travers le
prisme du BDSM, illustre le paradoxe fondamental de cette pratique : la liberté
ne s’oppose pas à l’entrave, elle s’y trouve souvent redéfinie.