jeudi 8 mai 2025

Et si l'usure du couple, c'était avant tout l'usure de Soi ?

 



Et si l'usure du couple, c'était avant tout l'usure de soi ? Que l'on fait payer à l’autre.  .. Un sous-produit de nos lâchetés. Lacan s'est planté : l'amour, ce n'est pas donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas, c'est donner ce qu'on devrait avoir à quelqu'un qui pourrait bien en vouloir ! Voilà ce que je pense. L'amour fidèle n'est pas un sentiment ou une paresse, c'est un talent, une manière de défier la vie.


Alexandre Jardin

 Quinze ans après




L’usure de soi dans le BDSM et le couple en général


Dans une relation BDSM, où les rôles sont souvent bien définis (dominant(e) et soumis(e)), l’usure de soi peut se traduire par une incapacité à assumer pleinement son rôle, qu’il s’agisse de prendre ou de lâcher le contrôle. Ce déséquilibre peut alors affecter la relation, non parce que le BDSM est en soi destructeur, mais parce que la vulnérabilité ou la lassitude personnelle finit par percer les dynamiques soigneusement établies.

 

Cette usure peut également être amplifiée par la nature introspective du BDSM, qui pousse souvent les partenaires à explorer leurs propres limites et désirs. Si ces explorations ne sont pas menées avec une certaine honnêteté envers soi-même, elles peuvent dégénérer en un transfert des frustrations personnelles sur l’autre.

 

Donner ce que l’on devrait avoir


Jardin propose une vision intéressante de l’amour : il ne s’agit pas de donner ce qu’on ne possède pas, mais plutôt ce que l’on devrait cultiver pour soi-même. Dans le BDSM, cette idée prend une signification particulière : un(e) dominant(e) doit avoir confiance en sa maîtrise de soi et en ses capacités, et un(e) soumis(e) doit être en paix avec sa propre vulnérabilité. Lorsque ces qualités ne sont pas pleinement développées, la relation peut vaciller.

 

Cette réflexion invite à voir le BDSM non pas comme un jeu de pouvoir déséquilibré, mais comme un défi partagé, où chaque partenaire s’efforce de donner le meilleur de soi-même. Cela fait écho à la notion que « l’amour fidèle est un talent » : il ne se résume pas à une impulsion, mais demande un effort conscient pour surmonter l’usure.

 

Défier la vie à travers le BDSM


Le BDSM, en tant que choix de vie ou pratique, peut-être une manière de défier la routine et l’usure du couple. Il offre un espace où l’imagination et l’intensité émotionnelle peuvent revivifier une relation. Mais cela exige que les partenaires restent ouverts, honnêtes et engagés dans leur propre croissance personnelle.

 

En conclusion, le message d’Alexandre Jardin peut être adapté au BDSM : réussir une relation BDSM (comme toute autre relation) ne repose pas uniquement sur la technique ou les pratiques, mais sur la capacité de chaque partenaire à cultiver en soi ce qu’il ou elle souhaite offrir à l’autre. La fidélité, dans ce contexte, n’est pas une contrainte, mais une compétence acquise et partagée dans un défi commun à la vie elle-même.


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