Les
griffes de la nature
Dans
l'ombre moite d'une forêt où le murmure des arbres cache des secrets anciens,
elle se tient nue, offerte à une nature aussi cruelle que sublime. Ses poignets
sont liés à une branche basse, ses pieds effleurent à peine le sol, laissant
son corps tendu dans une posture d'abandon forcé.
Le sol,
couvert de feuilles mortes, grouille de vie. Les premières fourmis, alertées
par l'odeur douce et salée de sa peau, montent lentement le long de ses
chevilles, leurs petites mandibules explorant chaque recoin. Le premier
pincement la fait tressaillir, une piqûre légère mais terriblement précise.
Puis un autre, un peu plus haut.
Son
souffle s'accélère, oscillant entre crainte et excitation, un mélange de
sensations qui enflamme son esprit. Chaque morsure est un rappel : la nature
n’a pas de pitié, mais elle est pourtant l’instrument parfait d’un supplice
délicieux. Les petites créatures continuent leur ascension méthodique,
dessinant des chemins invisibles sur sa chair offerte, jusqu'à effleurer des
zones plus sensibles, éveillant des frissons qu’elle ne peut ni ignorer ni
contrôler.
Elle est
là, captive de la forêt et de son propre désir, son corps trahi par des
sensations qu’elle n’a jamais osé imaginer. Et dans ce supplice sauvage, elle
trouve une étrange forme de délivrance.
©
copyright Marc Vongotha 63