L'École
du BDSM : Découverte, Apprentissage et Conseils
Bienvenue
dans L'École du BDSM, un espace pensé pour guider les débutants sur le chemin
de l'exploration et de la découverte. Que vous soyez curieux ou prêt à plonger
dans cet univers riche en émotions, cette rubrique est conçue pour vous
accompagner à chaque étape.
Vous y
trouverez :
Les bases
essentielles : Comprendre les principes du BDSM, les dynamiques de pouvoir, et
l'importance du consentement.
Les
pratiques de A à Z : Un guide détaillé couvrant une variété de pratiques, de la
plus douce à la plus intense, pour vous aider à découvrir ce qui vous
correspond.
Conseils
pour débutants : Des astuces pratiques et des réponses à vos questions pour
explorer en toute sécurité et avec confiance.
Les
outils et accessoires : Apprenez à utiliser correctement les instruments
emblématiques du BDSM, du fouet au bondage, en passant par les jeux sensoriels.
La
communication et le consentement : Découvrez comment établir une relation saine
et transparente avec votre partenaire, où respect et limites sont toujours au
cœur de l’expérience.
Chaque
article a pour but de vous offrir des connaissances précieuses pour appréhender
le BDSM avec respect, sécurité, et plaisir. Peu importe où vous en êtes dans
votre cheminement, vous trouverez ici des ressources adaptées pour enrichir
votre expérience.
Prêt(e) à
franchir les portes de cette école singulière ? Découvrez, apprenez et
laissez-vous guider par vos envies, en toute sérénité.
Commentaires
et débats
Emma
Watson est fascinée par le BDSM : « je suis légèrement devenue fascinée par la
culture kinky, car les personnes qui la pratiquent sont celles qui communiquent
le mieux. Elles savent tout sur le consentement. Elles gèrent totalement cette
notion car elles sont obligées de l'avoir. Nous pourrions tous nous en servir
comme modèles, ce sont des modèles qui aident vraiment »39.
Jacques
Lacan juge comme suit l'analyse de Deleuze dans la présentation de Leopold von
Sacher-Masoch : « Incontestablement, le meilleur texte qui ait jamais été
écrit. J'entends, le meilleur texte comparé à tout ce qui a été écrit sur ce
thème dans la psychanalyse… »40. Pour Jacques Lacan, ce que vise le masochiste
c'est provoquer l'angoisse de l'Autre. Le masochiste ne se projette nullement
dans le sadique dont il cherche au contraire la capitulation en touchant son
point d'angoisse41.
Selon
Julie Mazaleigue-Labaste, il est impossible « de maintenir l'affirmation
freudienne selon laquelle il existerait une réciprocité entre sadisme et
masochisme ».
Jean-Paul
Sartre évoque aussi le sadisme et le masochisme séparément. Il écrit que le
masochiste, pour satisfaire sa pulsion, fait appel à une femme qu’il paye. Ou
alors, il exploite l’amour des femmes, comme le faisait Leopold von
Sacher-Masoch. Dans les deux cas la femme « s’éprouve » comme un objet sexuel.
Ainsi Jean-Paul Sartre démontre que le masochiste ne s'adresse pas au sadique,
mais qu'il éduque un bras armé pour tenir le rôle de dominant dans le monde
masochiste.
« En
particulier le masochiste qui paye une femme pour qu'elle le fouette, la traite
en instrument et, de ce fait, se pose en transcendance par rapport à elle.
Ainsi le masochiste finit par traiter l'autre en objet et par le transcender
vers sa propre objectivité. On rappelle, par exemple, les tribulations de
Leopold von Sacher-Masoch qui, pour se faire mépriser, insulter, réduire à une
position humiliante, était contraint d'utiliser le grand amour que les femmes
lui portaient, c'est-à-dire d'agir sur elles en tant qu'elles s'éprouvaient
comme un objet pour lui… ».
Pour
Michel de M'Uzan, le masochiste pousse le tiers dans ses retranchements au
point qu'il « se dégonfle ». Il confirme la transfiguration « classiquement
invoquée » de l'esclave en maître44. Leopold von Sacher-Masoch lui-même se
posait la question : « Qui est le marteau, qui est l'enclume ? »
Selon
Julie Mazaleigue-Labaste, de M'Uzan a décelé et souligné l'essentielle relation
au tiers, bourreau ou dépositaire de témoignage masochiste, voué au mépris et à
une instrumentalisation qui transparaissaient déjà chez Leopold von
Sacher-Masoch42.
Dans sa
préface de La Vénus à la fourrure, Daniel Leuwers nous dit que dans la relation
masochiste « il s'agit de donner au dominant ou à la dominante, l'illusion d'un
pouvoir alors qu'il se trouve sous l'emprise souterraine du dominé qui le force
à le battre très précisément selon ses attentes et ses désirs ».
Régis
Michel confirme plus récemment « Exit le sadomasochisme, créature monstrueuse
d’un Frankenstein sémiologue, qu’on n’a mis en cage que pour l’exhiber à des
fins hygiénistes dans les foires à concept de la morale bourgeoise… »46. Et il
précise : « Bataille est deleuzien avant l'heure, il sait bien que les deux ne
font pas la paire, fût-elle freudienne… ».
Selon
Bernard Michel, « Je préfère renvoyer au livre de Gilles Deleuze qui a montré
que sadisme et masochisme ne sont pas complémentaires mais totalement séparés
». Et il cite : « En fait le génie de Sade et le génie de Masoch sont tout à
fait différents, leur monde incommunicant ; leur technique romanesque sans
rapport ». Il conclut à « la différence radicale entre l'apathie sadique et le
froid masochiste ».
Quand
Virginie Despentes parle de ses fantasmes de viol, elle est dans l’univers du
fantasme masochiste, mais face au vrai viol qu’elle a subi, elle dit qu’elle
est face à la mort, victime non consentante dans l'univers du sadisme : plus de
fantasme, mais la peur de la mort48. Si dans le fantasme masochiste, la
rêverie, comme le dit Krafft-Ebing, le sadique a sa place, il ne l’a pas dans
le passage à l’acte avec le masochiste. Le masochiste cherche celui qui fait
semblant et donc un bourreau sous contrat faisant intégralement partie de
l’univers masochiste.
Leopold
von Sacher-Masoch rêve d’être cocu. Cocu à sa manière en dirigeant, choisissant
l’amant de Wanda. Mais quand il est hors course, hors contrat, il devient
furieux. Sa misogynie devient explicite. « J'ai été un âne et j'ai fait de moi
l'esclave d'une femme comprends-tu ? D'où la morale de l'histoire : qui se
laisse fouetter mérite d'être fouetté… Mais, comme tu vois j'ai bien supporté
les coups, le brouillard rose suprasensuel de mon imagination s'est dissipé et
personne ne pourra plus me faire prendre les guenons sacrées de Bénares49 ou le
coq de Platon50 pour l'image de Dieu ».
Selon
Michel Foucault, « on peut dire que le S/M est l'érotisation du pouvoir,
l'érotisation de rapports stratégiques » pour une source de plaisir physique,
plutôt que la sexualisation de la souffrance et de la violence. Pour le
philosophe « ce n'est pas la première fois que des gens utilisent les rapports
stratégiques comme source de plaisir. Il y avait, au Moyen Âge, par exemple, la
tradition de l'amour courtois, avec le troubadour, la manière dont
s'instauraient les rapports amoureux entre la dame et son amant, etc. »52,53.
L'érotisation du pouvoir dont parle Foucault correspond à ce qu'exprime Theodor
Reik en disant que le masochiste caricature la violence de la société13. Selon
Larousse, « les sexologues ne voient qu'un intérêt relatif à vouloir guérir, au
nom de la « normalité », un état de fait où le couple trouve son équilibre »,
et l'encyclopédie précise : « Il n'en va pas de même du sadisme pathologique
(agression, viol, etc.), qui relève d'un désordre grave de la personnalité »54.
« La croyance à une unité sado-masochiste repose, non pas sur une argumentation
proprement psychanalytique, mais sur une tradition préfreudienne, faites
d’assimilations hâtives et de mauvaises interprétations génétistes, que la
psychanalyse, il est vrai, s’est contentée de rendre plus convaincantes au lieu
de les mettre en question ». Pour Gilles Deleuze, la lecture de Leopold von
Sacher-Masoch permet de le comprendre.
Pour
Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin, « On a cru longtemps que le masochisme
n'était qu'un sadisme qui, se retournant contre soi, s'attaquait à son propre
moi. Il n'est plus possible de le prétendre depuis l'analyse de Gilles Deleuze…
».
Sacher-Masoch,
écrivain autrichien propose des contrats dans le but d'être humilié ou de subir
des sévices plus durs. Il met en scène son programme masochiste dans son roman
La Vénus à la fourrure. Par la suite il ne cessera de manipuler ses compagnes
et, plus précisément, Wanda son épouse, pour qu'elles incarnent le rôle de la
Vénus à la fourrure57. La douleur psychologique (humiliations) ou physique peut
devenir souffrance. Mais la douleur devient plaisir lorsque la charge
d'endorphine couvre le choc de la douleur, ce qui peut stimuler le désir ou
amplifier les sensations.
Psychanalyse
Freud et
Reik
Sigmund
Freud
Sigmund
Freud écrit dans les Trois essais sur la théorie sexuelle (1905) : « Celui qui,
dans les rapports sexuels prend plaisir à infliger une douleur est capable
aussi de jouir de la douleur qu’il peut ressentir. Un sadique est toujours en
même temps un masochiste, ce qui n’empêche pas que le côté actif ou le côté
passif de la perversion puisse prédominer et caractériser l’activité sexuelle
qui prévaut »58. Et dans Les pulsions et leurs destins (1915), il considère que
le sadique ne pourrait prendre du plaisir à la douleur d’autrui s’il n’avait
d’abord éprouvé « masochistement » le lien de sa douleur et de son plaisir59.
Si Freud a confirmé le terme « sadomasochisme » cité par Krafft-Ebing, il se
retrouverait, vers la fin de sa vie, devant une énigme par rapport au concept
qu'il élabore plus tard dans le cadre de sa deuxième théorie des pulsions : en
1924 en effet, dans Le Problème économique du masochisme, il constate qu'« il
est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression
de sérieux que les cruautés — fantasmées ou mises en scène — du sadisme »60. Si
Freud a confirmé le terme « sadomasochisme » cité par Krafft-Ebing, il se
retrouverait, vers la fin de sa vie, devant une énigme par rapport au concept
qu'il élabore plus tard dans le cadre de sa deuxième théorie des pulsions: en
1924 en effet dans Le Problème économique du masochisme, il constate qu'« il
est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression
de sérieux que les cruautés — fantasmées ou mises en scène — du sadisme ».
Theodor
Reik sur le masochisme
Pour
Theodor Reik, « le masochisme est une tendance instinctive commune en tant que
possibilité et réalisation à tous les êtres humains, et ne devient pathologique
qu'en dépassant certaines limites et en adoptant une nature qui exclut presque
toutes les autres directions de l'instinct »61.
Critique
deleuzienne du « sado-masochisme » chez Freud
Article
connexe : Masochisme # Le masochisme en psychanalyse et commentaires.
Gilles
Deleuze trouve curieux le rapport fait par Freud entre sadisme et masochisme en
1915. Selon lui, Freud l’énonce dans la perspective de sa première thèse, où le
sadisme précède le masochisme. Mais il distingue deux sortes de sadisme : l’un
de pure agressivité, qui cherche seulement le triomphe ; l’autre hédoniste qui
cherche la douleur d’autrui.
Deleuze
voit dans le « retournement en son contraire » et le « retournement contre soi
» un « transformisme » dans lequel les pulsions sexuelles sont susceptibles de
passer les unes dans les autres. Il s’en étonne car Freud, dit-il, « a
vis-à-vis du transformisme en général une attitude extrêmement réservée ».
Sigmund
Freud représenterait toutefois une première pierre pour la pensée de Gilles
Deleuze57. Mais, aux yeux du philosophe, l'association par Freud des deux
termes, sadique et masochiste, provoque un « monstre sémiologique » dans le
sens où le sadique, celui qui fait souffrir dans l’œuvre de Sade, n'est pas une
personne qui pourrait faire partie de l'univers mental du masochiste chez
Leopold von Sacher-Masoch. En effet, le sadique (chez Sade) se complaît dans la
souffrance de l'autre à condition qu'elle ne soit pas contractuelle « et en
jouit d'autant plus que la victime n'est pas consentante »57, alors que le
masochiste (de Leopold von Sacher-Masoch) aime à régler, dans des contrats, les
modalités diverses de sa « soumission ». De ce fait, pour Deleuze, sadisme et
masochisme sont deux univers différents et ne peuvent être de parfaits
contraires, ni avoir une parfaite complémentarité. Le sadisme est un univers de
crimes, de ce fait hors consentement ; le masochisme, l'univers du contrat où
tout est accepté par le sujet qui éduque son bourreau. Là où le sadique cherche
une « possession instituée », le masochiste veut établir une « alliance
contractée ». Il précise qu'en cas de rencontre « chacun fuit ou périt ».
Pour
Deleuze, « À la base de la croyance en l’unité sado-masochiste, n’y a-t-il pas
d’abord des équivoques et des facilités déplorables ? » Gilles Deleuze
considère qu’il y a deux couples :
Un
masochiste et son bourreau ; le masochiste pédagogue et son bourreau font, tous
deux, partie intégrante du masochisme : « Si la femme bourreau dans le
masochisme ne peut pas être sadique, c’est précisément parce qu’elle est dans
le masochisme, parce qu’elle est partie intégrante de la situation masochiste,
élément réalisé du phantasme masochiste en se faisant masochisante dans cette
situation » ;
le
sadique et sa victime ; une victime qui « appartient entièrement au sadisme.
Elle est partie intégrante du sadisme »