" Ne
fais jamais rien pour faire plaisir à quelqu'un. N'attends jamais
l'autorisation d'être qui tu es. C'est toi, et uniquement toi, qui as ce
pouvoir. Être ou ne pas être acteur, pâtissier, musicien, vétérinaire, espion,
telle sera ta question. Et puis, une vie, c'est long. Tu auras même l'occasion
d'avoir mille vies !"
Aurélie
Valognes
Analyse
et débat autour de la citation d’Aurélie Valognes dans un contexte BDSM
« Ne fais
jamais rien pour faire plaisir à quelqu'un. N'attends jamais l'autorisation
d'être qui tu es. C'est toi, et uniquement toi, qui as ce pouvoir. Être ou ne
pas être acteur, pâtissier, musicien, vétérinaire, espion, telle sera ta
question. Et puis, une vie, c'est long. Tu auras même l'occasion d'avoir mille
vies ! »
Cette
citation d’Aurélie Valognes, bien qu’initialement écrite dans un autre
contexte, offre un point de départ riche pour réfléchir aux dynamiques BDSM et
aux valeurs qui y sont liées. Dans cet univers, des notions telles que la
liberté individuelle, le consentement et l’affirmation de soi sont centrales,
et cette citation en devient une sorte de manifeste.
Ne fais
jamais rien pour faire plaisir à quelqu’un : la liberté comme fondement
Dans le
cadre du BDSM, l’idée de ne pas agir uniquement pour faire plaisir à l’autre
est essentielle. Les relations BDSM se construisent sur le consentement éclairé
et sur une communication honnête des envies et des limites. Ce principe met en
lumière la nécessité de garder une intégrité personnelle. Si un(e) soumis(e) ou
dominant(e) se force à accomplir des actes qui ne lui correspondent pas
uniquement pour satisfaire son/sa partenaire, cela pourrait entraîner une
déconnexion émotionnelle et un manque de respect pour soi-même.
Ainsi,
cette réflexion invite à une introspection : à quel moment mes actions dans une
relation BDSM sont-elles motivées par mes désirs personnels et non par la seule
volonté de contenter l’autre ? Cette question est cruciale pour maintenir des
relations équilibrées et enrichissantes.
N’attends
jamais l’autorisation d’être qui tu es : l’affirmation de soi dans le BDSM
Cette
partie de la citation résonne directement avec le parcours de beaucoup de
personnes dans le BDSM. Choisir d’explorer ce monde demande souvent de
surmonter des tabous sociaux, des jugements externes ou même des conflits
internes. En revendiquant leur identité – qu’elle soit celle d’un(e)
dominant(e), soumis(e), ou switch –, les individus s’autorisent à embrasser
leurs désirs profonds.
Dans le
BDSM, cette affirmation de soi passe aussi par l’établissement de limites
claires et la capacité à dire « non ». Être qui l’on est signifie aussi avoir
le courage d’exprimer ce que l’on veut – ou refuse –, sans chercher
l’approbation d’une norme ou d’un partenaire.
Une vie,
c’est long : les mille vies du BDSM
Le BDSM
offre souvent un espace d’évolution et de transformation personnelle. L’idée
d’avoir « mille vies » évoque cette capacité à explorer différents aspects de
soi tout au long de sa vie. Beaucoup de pratiquants changent de rôles ou de
pratiques avec le temps, passant d’une posture dominante à soumise ou explorant
de nouvelles dynamiques et fétiches. Cette exploration constante reflète une
forme de liberté et de renouveau permanent, propre à ceux qui acceptent de
sortir des sentiers battus.
Cependant,
cette multiplicité d’identités ou de rôles peut aussi soulever des
interrogations : jusqu’où doit-on pousser l’expérimentation ? Existe-t-il des
pratiques ou des dynamiques qui finissent par nous définir de façon durable ?
Points de
débat et réflexions
La notion
de plaisir mutuel dans le BDSM
Si cette
citation prône de ne jamais « faire plaisir à quelqu’un » au détriment de soi,
comment l’intégrer dans une pratique où le plaisir (souvent mutuel) est central
? Par exemple, un(e) soumis(e) peut trouver du plaisir à répondre aux attentes
de son/sa dominant(e), mais jusqu’à quel point cela reste équilibré ?
Autonomie
et relations d’autorégulation
Une
relation BDSM, notamment dans des dynamiques de domination/soumission, peut
sembler en contradiction avec l’idée de ne jamais « attendre l’autorisation »
d’être qui l’on est. Pourtant, le BDSM repose souvent sur une autorégulation
qui garantit que chaque partie reste libre d’arrêter ou de redéfinir les termes
de la relation. Comment maintenir cet équilibre sans dénaturer la dynamique de
pouvoir ?
Les mille
vies comme évolution ou fuite ?
Peut-on
voir dans ce concept des « mille vies » une évolution naturelle dans le BDSM ou
un besoin de constamment chercher ailleurs une satisfaction ? Existe-t-il un
moment où l’on peut s’établir dans une pratique ou un rôle sans ressentir le
besoin de changer ?
Conclusion
: une invitation à l’authenticité
En liant
cette citation au BDSM, on y trouve une réflexion universelle sur l’importance
de l’authenticité et de la liberté personnelle. Que l’on explore ce monde en
tant que dominant(e), soumis(e), ou même simple curieux(se), les principes de
consentement, d’équilibre et de liberté doivent rester au centre.
Cette
citation devient alors un rappel que, dans la vie comme dans le BDSM, nous
sommes les seuls maîtres de nos choix et de nos identités. Une invitation à
embrasser nos envies, à tracer nos propres chemins, et à vivre pleinement
chaque rôle ou chaque « vie » que nous choisissons d’explorer.