samedi 15 mars 2025

Elle le savait, il la fixait à travers son masque,

 







Elle le savait, il la fixait à travers son masque, son regard chargé d’une tension presque insoutenable.


Ce soir-là, elle avait franchi le seuil de la pièce, sa silhouette découpée dans la lumière tamisée. Chaque pas semblait un défi, chaque mouvement une provocation muette. Le masque qu’elle portait ajoutait une aura envoûtante, un mélange de mystère et d’autorité. La pièce était baignée de silence, mais l’air, lui, était saturé de désir.

 

Lui, il ne se contentait pas de la regarder. Il la sondait, l’explorait du regard comme un prédateur savourant chaque seconde avant de frapper. Il cherchait à briser la carapace, à déchirer les couches de ce qu’elle laissait voir. Elle était un paradoxe, une tempête en équilibre : douce et sauvage, vulnérable et invincible. Un mystère qui l’appelait et le défiait à la fois.

 

Elle sentait son désir, brûlant, presque tangible, mais elle savait qu’il n’avait encore rien effleuré de son essence véritable. Le masque qu’elle portait n’était qu’un leurre, une barrière délicieuse et cruelle. Il invitait à deviner sans toucher, à rêver sans posséder. Mais derrière cette façade maîtrisée se cachait un abîme. Des strates de souvenirs douloureux, des peurs caressées du bout des doigts, une passion sauvage qui n’attendait qu’une étincelle pour éclater.

 

Ce soir-là, il resta immobile, la dévorant des yeux, se gorgeant de cette tension fragile mais violente qui s’enroulait autour d’eux comme une corde invisible. Puis, dans un geste calculé, elle ôta son masque. Pas pour lui. Pour elle. Ce geste, simple en apparence, était une offrande et une provocation. Elle s’exposait, nue dans sa force, consciente du pouvoir brut qu’elle détenait en cet instant. Elle se sentait vulnérable, oui, mais aussi invincible, chaque souffle chargé d’une sensualité qu’elle ne se connaissait pas.

 

Quand ses lèvres effleurèrent les siennes, c’était comme un éclair, un choc électrique qui grondait entre eux. Le masque n’était plus là, mais une autre barrière subsistait encore, plus profonde, plus cruelle. Celle qui séparait leur réalité de leurs pulsions les plus sombres. Dans cet instant suspendu, ils se tenaient en équilibre sur un fil, entre la découverte et le danger, où chaque geste devenait une promesse d’asservissement ou de libération.

 

Sous son masque, elle était une énigme. Sans rien, elle redevenait cette femme qu’il ne devait pas désirer, mais dont il ne pourrait jamais se détourner.


© copyright Marc Vongotha 63