Il lui
avait envoyé un mail, laconique mais implacable, comme une sentence. Les mots,
secs, précis, suintaient l’autorité et le vice :
« On se
retrouvera au gîte convenu. Je te veux nue. Entièrement. Sur ton ventre, tu
écriras au marqueur noir indélébile les mots suivants : salope à punir,
mamelles et chatte à abîmer, esclave soumise Vongotha 63. Tu porteras
uniquement des bas noirs, des talons aiguilles de 12 cm et ton imperméable. Pas
de culotte, pas de soutien-gorge. La chatte bien épilée, offerte, vulnérable.
Une fois
dans le gîte, tu ôteras tes vêtements, tu mettras le bandeau sur tes yeux, et
tu attendras, à genoux, dans ta position d’offrande. Celle que j’aime. Celle
qui dit tout de ce que tu es. Alexandra. »
Le
message, elle l’avait lu dix fois, cent fois, les cuisses moites, le cœur
battant, la gorge serrée. Chaque mot résonnait dans sa chair comme une promesse
sale, délicieuse, irrésistible. Elle connaissait son Maître. Elle savait ce qui
l’attendait. Et elle en crevait d’envie.
Le
lendemain, elle s’exécuta, docile, affolée d’excitation. Elle commença par
enfiler ses bas, lentement, en caressant ses cuisses comme une putain
impatiente. Déjà, sa chatte coulait. La pensée de ce qui allait suivre la
faisait trembler de plaisir autant que d’appréhension. Ce n’était pas une
simple séance, non, c’était une offrande, une mise à disposition totale de sa
chair, de son âme perverse.
Elle se
maquilla légèrement, attacha ses cheveux, enfila son imper noir, boutonna
chaque bouton en respirant à peine. Sous le tissu : le néant. Rien. Juste sa
peau nue, offerte, tremblante, prête. Et sur son ventre, au feutre noir, bien
visibles : salope à punir, mamelle à maltraiter, vulve à martyriser, esclave
Vongotha 63.
Arrivée
au gîte, elle entra, ferma la porte à clé, déposa son sac, ôta lentement son
manteau, laissant son corps nu se dévoiler dans la fraîcheur du lieu. Elle
banda ses yeux. Puis se mit à genoux sur le tapis, jambes écartées, dos droit,
bras croisés dans le dos, tête légèrement penchée. La position de l’attente. La
position d’une chienne dressée.
Elle
sentait sa cyprine couler entre ses cuisses. Elle se savait déjà mouillée comme
une chienne en chaleur, offerte à l’abattoir du désir. Elle savait aussi ce qui
l’attendait : les pinces, les lanières de cuir, le martinet, les gifles, les
morsures, les insultes, les fessées interminables, les tortures chirurgicales,
les jeux électriques, les brûlures peut-être…
Son dos
serait marqué, ses cuisses striées, sa chatte tuméfiée, gonflée, malmenée, son
anus peut-être violé, dilaté, possédé. Et pourtant… elle en rêvait. Elle le
voulait. Elle le réclamait.
Oui, je
suis une salope. Une putain de maso. Une mère de famille divorcée de 50 ans qui
a cessé d’avoir honte et qui réclame qu’on lui fasse mal. Qu’on la fasse jouir
dans la douleur. Qu’on la traite comme l’animal qu’elle est devenue sous les
ordres de son Maître.
Elle se
disait parfois : j’étais née pour le vice, pour la honte, pour l’abandon de
moi. Et le Hasard – ou le Destin – a mis sur mon chemin un homme capable de
m’offrir plus que je n’osais imaginer. Elle savait que ce n’était plus un jeu,
que c’était une vocation.
Ce
jour-là, elle allait morfler. Et jouir. Peut-être pleurer. Mais jouir, oui,
jusqu’à la transe. Jusqu’à l’oubli. Jusqu’à la petite mort. Comme elle
l’aimait. Comme il l’aimait.
© copyright Marc Vongotha 63
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