Pour les
âmes égarées qui s’aventuraient dans son univers, il n’était pas un guide, mais
un tentateur. Il ne les sauvait pas, non. Il les possédait. Quand leur paradis
tremblait sous l’aveu des envies refoulées, il les conduisait en enfer. Mais
cet enfer n’était pas un lieu de damnation : c’était un sanctuaire où chaque
morsure et chaque coup de fouet devenaient des clés ouvrant les portes de
l’abandon.
Là, les
corps s’offraient, soumis ou déchaînés, ligotés ou agenouillés, dans une danse
où le pouvoir et la vulnérabilité se mêlaient. Le cuir, le métal froid, et la
chaleur du sang formaient une symphonie de sensations. Chaque cri de douleur
devenait une note de plaisir, chaque marque laissée sur la peau un témoignage
indélébile de la liberté retrouvée.
Et toi,
âme égarée, lorsque tes doutes te submergeront, viens. Viens avec ton fardeau
de honte et tes désirs inavoués. Je t’emmènerai là où la morale se brise, où
tes chaînes invisibles seront remplacées par celles que tu embrasseras. Dans
cet enfer, tu ne seras pas perdu : tu renaîtras, à genoux, dans l’extase et la
servitude.
© copyright Marc Vongotha 63