Mourir de
plaisirs plutôt que d’interdits
C’est
vraiment dommage de traverser l’existence en spectateur,
Les mains
propres, la bouche sèche, la chair intacte…
Quelle absurdité de s’interdire la dégustation
Des plaisirs les plus obscurs,
De ne
jamais s’agenouiller pour sentir le cuir,
De ne
jamais offrir sa peau aux morsures,
De ne jamais hurler sous la brûlure
D’une cire ou l’impact d’une badine.
Mieux
vaut mourir scellé, ligoté, marqué,
La vulve
gonflée d’avoir été trop souvent ouverte,
Les
fesses encore striées de coups,
La gorge
imprégnée de l’odeur du sexe et de la sueur,
Plutôt
que de pourrir vivant, sec et frustré,
Enchaîné
aux regrets comme un pantin effrayé
Au pied
d’un épouvantail ridicule.
Chaque
jouissance est une cicatrice,
Chaque
humiliation consentie, une gloire.
On
n’emmène rien dans la tombe, sauf les souvenirs des nuits
Où l’on a
osé plier, céder, se perdre et jouir
Jusqu’à
ce que le corps implore pitié.
Alors
non, je ne veux pas d’une vie sage,
Je
préfère le foutre, la sueur, le cuir, la douleur,
L’odeur
animale qui colle aux draps.
Je
préfère mourir brûlé de trop de plaisirs,
Que
survivre glacé, pétrifié,
Avec dans
la bouche le goût amer
De tout
ce que je n’ai pas osé.
© copyright Septembre 2025 Marc Vongotha 63
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