dimanche 21 septembre 2025

Mourir de plaisirs plutôt que d’interdits

 






Mourir de plaisirs plutôt que d’interdits

 

C’est vraiment dommage de traverser l’existence en spectateur,

Les mains propres, la bouche sèche, la chair intacte…

Quelle absurdité de s’interdire la dégustation

 Des plaisirs les plus obscurs,

De ne jamais s’agenouiller pour sentir le cuir,

De ne jamais offrir sa peau aux morsures,

De ne jamais hurler sous la brûlure

 D’une cire ou l’impact d’une badine.

 

Mieux vaut mourir scellé, ligoté, marqué,

La vulve gonflée d’avoir été trop souvent ouverte,

Les fesses encore striées de coups,

La gorge imprégnée de l’odeur du sexe et de la sueur,

Plutôt que de pourrir vivant, sec et frustré,

Enchaîné aux regrets comme un pantin effrayé

Au pied d’un épouvantail ridicule.

 

Chaque jouissance est une cicatrice,

Chaque humiliation consentie, une gloire.

On n’emmène rien dans la tombe, sauf les souvenirs des nuits

Où l’on a osé plier, céder, se perdre et jouir

Jusqu’à ce que le corps implore pitié.

 

Alors non, je ne veux pas d’une vie sage,

Je préfère le foutre, la sueur, le cuir, la douleur,

L’odeur animale qui colle aux draps.

Je préfère mourir brûlé de trop de plaisirs,

Que survivre glacé, pétrifié,

Avec dans la bouche le goût amer

De tout ce que je n’ai pas osé.


 © copyright Septembre 2025 Marc Vongotha 63