dimanche 2 novembre 2025

Être à la hauteur Les Murmures du Jour de Vongotha

 





Être à la hauteur  Les Murmures du Jour de Vongotha

 

Je ressens, chaque fois qu’une femme s’avance vers moi,

 Un profond sentiment de responsabilité.

Ce n’est pas une rencontre ordinaire, ni un simple jeu.

C’est un passage, presque initiatique, entre deux êtres

 Qui vont se frôler au bord de l’ombre.

 

Révéler une soumise, ce n’est pas la posséder.

C’est la recevoir avec humilité, 

Comme on accueille une vérité fragile.

C’est la regarder, non pas comme un corps à plier, 

Mais comme une âme à comprendre, à guider, à éveiller.

Être Dominant, c’est être dépositaire de ce 

Qu’elle ne dit pas, gardien de ce qu’elle ose enfin offrir.

 

Je connais trop bien les imposteurs.

Ces hommes creux qui s’érigent en Maîtres

 Pour mieux cacher leur vide.

Ils se pavanent dans des postures d’autorité, 

Flattés par l’idée de dominer sans jamais

 Comprendre la beauté de la soumission.

Ils profitent de la crédulité, abusent de la confiance,

et croient que le BDSM se limite à la brutalité du geste.

Mais ce ne sont que des marionnettes du désir,

 Sans respect, sans fondation, sans âme.

 

Être à la hauteur d’une Femme soumise, 

c

C’est tout l’inverse.

C’est accueillir une présence.

C’est honorer sa démarche  parfois timide, 

Parfois fière de celle

 Qui a traversé des kilomètres,

 Seule dans la nuit, avec le désir

Mais aussi la peur l'appréhension pour 

Oser venir rencontrer celui qui saura peut-être

 Lui faire entrevoir ce qu’elle est réellement.

Je n’oublie jamais ce que cela représente.

Le courage de venir, d’oser, de s’exposer.

Et je sais que cela exige, de ma part,

 Le respect absolu de son geste.

 

Former, initier, révéler une soumise…

C’est un art de lenteur, de patience et de clairvoyance.

Chaque mot, chaque silence, chaque contact est une empreinte.

On apprend à la guider dans ses peurs, à la protéger de ses excès,

A lui donner confiance dans la beauté de sa propre noirceur.

 

Car le BDSM n’est pas une conquête, c’est une construction.

Un temple invisible bâti sur la confiance et le respect.

Ceux qui l’ignorent ne connaissent que la surface.

Mais ceux qui le vivent savent que

 Ce lien n’est ni charnel ni brutal :

Il est spirituel, viscéral, total.

 

Je ne me suis jamais pris pour un dieu,

Mais j’ai conscience du pouvoir que me confie

 Une Femme quand elle s’agenouille devant moi.

Et c’est justement parce que je le sais

Que je ne joue pas avec ce don.

Je le protège, je l’honore, je le guide,

Car c’est dans cette vigilance que se

 Mesure la vraie noblesse 

De l'homme enfin du Maître.

Maître mot que je n'aime pas

Je préfère Partenaire 

 

Être à la hauteur, c’est cela :

savoir que dans chaque rencontre,

Il y a un serment silencieux,

Celui du respect, de la bienveillance

Du savoir vivre,  et de la vérité.

Et si la soumise doit apprendre à se livrer,

le Maître, lui, doit apprendre à mériter.


© Copyright Novembre  2025 Marc Vongotha 63