On rêve
d’un idéal, on le prie, on l’appelle, on le guette, et puis le jour où il se
dessine, on découvre la peur de le vivre, celle de ne pas être à la hauteur de
ses propres rêves, celle encore de les marier à une réalité dont on devient
responsable.
Marc Levy
« On rêve
d’un idéal, on le prie, on l’appelle, on le guette… »
C’est le
désir avant la rencontre, le fantasme qui monte lentement, nourri d’images, de
mots et de besoins tus.
Dans le
BDSM, cet idéal peut être le Maître rêvé, la soumise parfaite, la connexion
absolue, celle qui unit corps et esprit dans une même vibration.
On désire
ardemment ce lien de pouvoir, mais on le façonne à distance, dans la sécurité
de l’imaginaire. C’est là que le fantasme reste pur, encore vierge de réalité.
« Et puis
le jour où il se dessine… »
Vient le
moment où le rêve prend chair. Le mot devient ordre, le regard devient emprise,
la main devient promesse.
L’irréel
s’incarne : le jeu commence.
Mais
c’est aussi là que le trouble naît — car ce que l’on a tant attendu, on le sent
désormais capable de nous dévorer.
« On
découvre la peur de le vivre… »
Le BDSM
révèle cette peur délicieuse : celle de céder, de perdre le contrôle, ou au
contraire, de devoir l’assumer pleinement.
C’est la
peur d’entrer dans la profondeur de soi, là où l’on n’a plus d’excuse, plus de
masque.
Cette
peur, dans le jeu, devient moteur : c’est elle qui fait trembler la soumise
avant qu’elle ne se livre, c’est elle qui tend le bras du Maître avant qu’il ne
frappe.
« Celle
de ne pas être à la hauteur de ses propres rêves… »
Les
fantasmes sont parfaits.
La
réalité, elle, est chair, sueur, hésitation.
Dans le
BDSM, cette phrase résonne comme une crainte de ne pas incarner le rôle qu’on
s’est rêvé : ne pas être assez fort, assez dévouée, assez dure, assez soumise.
Mais
c’est justement dans cette imperfection que naît l’authenticité du lien.
Là, le
rêve devient vivant.
« Celle
encore de les marier à une réalité dont on devient responsable. »
C’est la
plus belle phrase pour décrire la responsabilité du pouvoir et du consentement.
Faire
exister le fantasme dans la réalité, c’est le rendre dangereux, donc sacré.
Le Maître
devient responsable du corps et de l’âme qu’il guide.
La
soumise, responsable de sa parole donnée, de ses limites exprimées.
Ce
mariage entre rêve et réalité, c’est le véritable contrat BDSM, celui où le
fantasme trouve sa forme charnelle sans trahir l’humain.
En résumé
Marc Levy
parle de la peur de vivre ses rêves.
Dans un contexte BDSM, cette peur est la frontière même
Entre le fantasme et l’expérience, entre la soumission rêvée
Et celle vécue, entre la domination
fantasmée et celle incarnée.
C’est le
moment où le désir cesse d’être littérature pour devenir rituel.
©
copyright Novembre 2025 Marc Vongotha 63
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