samedi 1 novembre 2025

On rêve d’un idéal, on le prie, on l’appelle, on le guette

 




On rêve d’un idéal, on le prie, on l’appelle, on le guette, et puis le jour où il se dessine, on découvre la peur de le vivre, celle de ne pas être à la hauteur de ses propres rêves, celle encore de les marier à une réalité dont on devient responsable.

Marc Levy



« On rêve d’un idéal, on le prie, on l’appelle, on le guette… »

C’est le désir avant la rencontre, le fantasme qui monte lentement, nourri d’images, de mots et de besoins tus.

Dans le BDSM, cet idéal peut être le Maître rêvé, la soumise parfaite, la connexion absolue, celle qui unit corps et esprit dans une même vibration.

On désire ardemment ce lien de pouvoir, mais on le façonne à distance, dans la sécurité de l’imaginaire. C’est là que le fantasme reste pur, encore vierge de réalité.

 

« Et puis le jour où il se dessine… »

Vient le moment où le rêve prend chair. Le mot devient ordre, le regard devient emprise, la main devient promesse.

L’irréel s’incarne : le jeu commence.

Mais c’est aussi là que le trouble naît — car ce que l’on a tant attendu, on le sent désormais capable de nous dévorer.

 

« On découvre la peur de le vivre… »

Le BDSM révèle cette peur délicieuse : celle de céder, de perdre le contrôle, ou au contraire, de devoir l’assumer pleinement.

C’est la peur d’entrer dans la profondeur de soi, là où l’on n’a plus d’excuse, plus de masque.

Cette peur, dans le jeu, devient moteur : c’est elle qui fait trembler la soumise avant qu’elle ne se livre, c’est elle qui tend le bras du Maître avant qu’il ne frappe.

 

« Celle de ne pas être à la hauteur de ses propres rêves… »

Les fantasmes sont parfaits.

La réalité, elle, est chair, sueur, hésitation.

Dans le BDSM, cette phrase résonne comme une crainte de ne pas incarner le rôle qu’on s’est rêvé : ne pas être assez fort, assez dévouée, assez dure, assez soumise.

Mais c’est justement dans cette imperfection que naît l’authenticité du lien.

Là, le rêve devient vivant.

 

« Celle encore de les marier à une réalité dont on devient responsable. »

C’est la plus belle phrase pour décrire la responsabilité du pouvoir et du consentement.

Faire exister le fantasme dans la réalité, c’est le rendre dangereux, donc sacré.

Le Maître devient responsable du corps et de l’âme qu’il guide.

La soumise, responsable de sa parole donnée, de ses limites exprimées.

Ce mariage entre rêve et réalité, c’est le véritable contrat BDSM, celui où le fantasme trouve sa forme charnelle sans trahir l’humain.

 

 En résumé

 

Marc Levy parle de la peur de vivre ses rêves.

Dans un contexte BDSM, cette peur est la frontière même

 Entre le fantasme et l’expérience, entre la soumission rêvée

 Et celle vécue, entre la domination fantasmée et celle incarnée.

C’est le moment où le désir cesse d’être littérature pour devenir rituel.


© copyright Novembre 2025 Marc Vongotha 63