dimanche 2 novembre 2025

Toute moral Humaine est refermée dans ce seul Mot

 





Toute moral humaine est refermée dans ce seul mot : 

Rendre les autres aussi heureux que l'on désire de l'être

 Soi-même, et ne leur jamais faire plus de mal

 Que nous n'en voudrions recevoir.

 

Marquis de Sade

 

 

« Rendre les autres aussi heureux que l'on désire de l'être soi-même, et ne leur jamais faire plus de mal que nous n'en voudrions recevoir. »

 

Cela semble, au premier regard, une maxime humaniste : elle prône une forme d’équilibre, presque christique, entre le plaisir donné et reçu, et la limite du mal infligé.

Mais venant de Sade, le mot “mal” prend un double sens.

Ce “mal” n’est pas seulement souffrance morale ou injustice… il est aussi le mal voluptueux, celui qui éveille le plaisir par la douleur, l’excès ou la transgression.

 

 Lecture BDSM : la morale du désir consenti

 

Dans un cadre BDSM, cette phrase résonne comme le code moral du jeu :

 

« Rendre l’autre heureux » : c’est l’essence du lien entre Dominant et soumis(e). Le but du Maitre n’est pas de détruire, mais de guider vers une jouissance profonde, parfois par la douleur, la contrainte ou la soumission.

 

« Ne jamais faire plus de mal que l’on voudrait en recevoir » : c’est le principe du consentement et du respect des limites. Le sadisme y trouve sa noblesse, car il ne vise pas la cruauté gratuite, mais le plaisir partagé à travers la souffrance offerte.

 

Autrement dit :

 Le sadique moral est celui qui connaît la valeur de la douleur et la transforme en extase pour autrui.

 Le soumis(e) moral est celui/celle qui offre sa souffrance, parce qu’elle devient un langage de confiance et d’amour.

 

 Lecture philosophique : la morale inversée de Sade

 

Sade joue toujours avec la provocation morale.

Il affirme ici que la vraie morale n’est pas dans la répression du désir, mais dans la conscience de sa portée.

Rendre heureux à travers le plaisir, la douleur, le vice, la luxure — tant que l’autre y consent — devient un acte éthique.

 

C’est une morale des ténèbres conscientes :

le plaisir peut être violent, mais il n’est jamais aveugle.

Il exige lucidité, équilibre et responsabilité.

 

 En résumé, en style BDSM :

 

La morale sadienne, c’est la règle silencieuse du donjon :

Inflige, brûle, marque, humilie, pénètre, lie…

Mais jamais sans le miroir du désir partagé.

Le vrai sadique est celui qui veille à ne pas dépasser 

La limite du plaisir de l’autre, car il sait que le pouvoir

 N’est sublime que lorsqu’il est accepté.



© copyright Novembre 2025 Marc Vongotha 63