Tout le
monde a des secrets.
Pas
seulement des petites cachotteries anodines ou des fautes de jeunesse. Non. Des
vrais secrets. De ceux qu’on cache dans les coins les plus sombres de l’âme.
Des images floues, des scénarios qu’on rejoue en boucle dans le silence des
nuits blanches. Des envies qu’on n’avoue jamais. Pas même à soi-même.
Certains
les appellent fantasmes. D’autres y voient de la perversion. Mais entre les
deux, il y a un abîme d’humanité. Parce que tout le monde a déjà eu ce frisson
de honte mêlée d’excitation. Ce moment où l’on se surprend à désirer quelque
chose d’inavouable. Un ordre. Une claque. Une soumission. Une morsure. Une
brûlure lente.
Le BDSM
ne s’invente pas. Il émerge. Parfois brutalement, parfois lentement, comme une
réponse trouble à une question qu’on ne savait pas qu’on portait en nous.
Pourquoi ce besoin de contrôle ? Pourquoi cette envie de tout abandonner ?
Pourquoi ce plaisir dans la douleur, dans l’attente, dans l’humiliation ou dans
la retenue ?
Peut-être
parce que derrière chaque être bien élevé, il y a un masque. Et derrière ce
masque, une pulsion. Un désir de perdre pied, de se heurter à ses limites,
d’être vu dans sa nudité psychique la plus crue. Le BDSM, c’est cette langue
que peu comprennent, mais que beaucoup parlent en silence. Celle des regards
lourds de sens, des cicatrices invisibles, des gestes codés.
Tout le
monde a des secrets.
Des
regrets.
Ou une
question restée sans réponse :
Et si
j’allais jusqu’au bout ?
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